L'histoire de Socratès

Sócrates Brasileiro Sampaio de Souza Vieira de Oliveira , plus connu simplement comme Sócrates, né le 19 février 1954 à Belém et mort le 4 décembre 2011 à São Paulo, est un footballeur international brésilien évoluant au poste de milieu de terrain.

Les débuts de Sócrates

Socratès a plusieurs frères, six au total. Leur père est passionné de philosophie grecque, et appelle son fils Sócrates en hommage au philosophe grec et baptise deux autres de ses fils Sophocle et Sóstenes. Les trois derniers ont des prénoms plus communs au Brésil : Raimundo Filho, Raimar et Raí(lui aussi joueur de foot passé par le PSG). Le père de Sócrates lui a donc transmis son savoir et son amour pour la philosophie et les grands philosohes, c'est pour cela que Socratès était un penseur lui-même. Sócrates a appris le football jeune sur un terrain avec un arbre au milieu qui, dit-il, lui a appris à jouer avec les contraintes qu'on lui impose. À seize ans, il intègre son premier club de football. Sócrates a ensuite décidé d'étudier la médecine et s'est révélé être un joueur performant malgrè peu d'entrainements à cause de ses études et des cours à l'université qu'il suivait, il est ainsi surnommé "le docteur". En 1978, Sócrates rejoint les SC Corinthians et se souvient : « Après avoir obtenu mon diplôme, en 1977, les Corinthians de Sao Paulo sont venus me proposer un contrat pro ». Sócrates est aussi un étudiant brillant, et décroche un doctorat en médecine de la prestigieuse faculté de São Paulo, faisant figure d'exception dans le milieu du football. Sócrates décidera ensuite d'arrêter ses études de médecine pour se consacrer à sa carrière de footballeur tout simplement car il pouvait reprendre ses études de médecine plus tard alors qu'il n'aurait pas pu avoir une carrière de footballeur après avoir terminé ses études. Lors de la saison 1979, le milieu de terrain remporte son premier grand titre (le championnat paulista). Cette saison-là, Sócrates est convoqué pour la première fois en équipe nationale brésilienne.

Une chose à savoir sur Sócrates c'est qu'il fumait beaucoup et buvait beaucoup, il refusait de se conformer aux règles et au mode de vie du sportif. Il disait d'ailleurs : "Je bois. Je fume. Je pense." Il était aussi très grand et a appris à jouer avec cette contrainte. Plutôt que de se retourner comme les autres joueurs, il jouait avec les talons. il avait donc tout l'inverse d'Achille dont le talon était la seule faiblesse. Sócrates était l'un des meilleurs en therme de talonnade et on disait parfois qu'il jouait mieux vers l'arrière que la plupart des joueurs de football.

La démocratie corinthiane

En plus de ses remarquables qualités de joueur, Sócrates se distingue par son engagement politique. Le club des Corinthians voit arriver un nouveau président, un sociologue de trente-cinq ans : Adilson Monteiro Alves. Ce dernier va révolutionner la manière de fonctionner du club. Sócrates est l’un des initiateurs et l’animateur de cette expérience unique d’autogestion appliquée au football, connue sous le nom de «démocratie corinthiane ». Elle doit son nom au club des Corinthians, qui évolue alors en deuxième division brésilienne. En pleine dictature militaire, dans un contexte de corruption généralisée, c'est avec quelques-uns de ses coéquipiers et de ce nouveau président que cette expérience est tentée. Dans ce système d'autogestion du club par les salariés, chaque décision liée à la vie du club est soumise au vote des joueurs, lesquels sont désormais quasiment liés à vie à leur club. « Nous voulions dépasser notre condition de simples joueurs travailleurs pour participer pleinement à la stratégie d’ensemble du club. Cela nous a amené à revoir les rapports joueurs-dirigeants. Les points d’intérêts collectifs étaient soumis à la délibération », a dit Sócrates. Quelques nouvelles mesures de la démocratie corinthiane :

Sócrates qui ne célébrait pas ses buts car il n'aimait pas provoquer ses adversaires, s'est mis à célébrer ses buts en levant le poing, bras tendu, comme un signe de protestation contre la dictature au Brésil en vigueur à cette époque.

La démocratie conrinthiane est couronnée de succès. Sur le plan sportif, depuis la mise en place de cette autogestion, les Corinthians ont de nombreuses victoires à leur actif, ils remportent deux championnats à Sao Paulo. Sur le plan politique, la dictature ne peut rien faire pour s'opposer aux messages politiques des joueurs. Et oui, les joueurs du SC Corinthians utilisent le foot et le sa popularité pour lutter contre la dictature et exprimer leurs opinions. Ils inscrivent d'ailleurs le mot « démocratie » sur leurs maillot avec des fausses taches de sang représentant celui des opposants au régime dictatorial en place.

Ils sont considérés comme des symboles de la lutte contre la dictature brésilienne. En 1983, ils profitent de leur exposition médiatique pour déployer une banderole, à l'occasion de la finale du championnat pauliste : « Gagner ou perdre, mais toujours en démocratie ». Il participe notamment au mouvement Diretas Já, demandant des élections présidentielles directes pour lesquelles ils inscrivent un nouveau message sur leurs maillots qui incite la population à aller voter. Sócrates déclare à l'occasion de ce mouvement que si un amendemant pour le suffrage unniversel est voté, il restera au Brésil. Malheureusment, cet amendement est refusé et Sócrates quitte le Brésil. Il tire un bilan très positif de cette expérience. Selon lui, les joueurs exerçaient leur métier « avec plus de liberté, de joie et de responsabilité. Nous étions une grande famille, avec les épouses et les enfants des joueurs. Chaque match se disputait dans un climat de fête. […] Sur le terrain, ils luttaient pour la liberté, pour changer le pays. Le climat qui s’est créé leur a donné plus de confiance pour exprimer leur art ».

Fin de carrière

Au printemps 1984, Sócrates arrive en Italie. . Malgré des statistiques correctes du Brésilien (25 matchs, six buts), Sócrates quitte le club après une seule année. Il confie plus tard : "Je me suis retrouvé dans un pays complètement arrêté, doté d'un football absolument corrompu [...]." Il s'est retrouvé dans un pays avec une vision très différente de la sienne. Les italiens jouaient non pas pour gagner mais pour ne pas perdre. Leur football était plus une histoire de profit, ce que Sócrates désapprouvait entièrement. Comme il l'a dit, pour Sócrates : "La beauté vient en premier. La victoire en second. L'important c'est la joie" En Italie son style de jeu original ne correspondait pas aux normes imposées et ne plaisait pas. Sócrates décide donc de revenir au Brésil et finit discrètement sa carrière. Il rejoint Flamengo, où il retrouve son coéquipier de sélection : Zico. Mais, à 32 ans, sa condition physique et des blessures à répétition font que Sócrates ne joue que vingt matchs avec le club, et ne marque que cinq buts. Malgré cela, Sócrates est convoqué pour disputer la Coupe du monde 1986, au Mexique. En fin d'année, il remporte le titre de champion carioca 1986 avec Flamengo. Il joue ensuite à Santos puis à Botafogo, où il raccroche les crampons en 1989, à l'âge de 35 ans.

La légende de la mort de Sócrates

Sócrates a déclaré au cours de sa vie : "Je veux mourir un dimanche où les Corinthians seront sacrés champions". Le 4 décembre 2011 au matin, Sócrates meurt. L'annonce de sa mort est diffusée partout. Le même jour, le SC Corinthians joue la finale du championnat brésilien, les supporters à cette annonce viennent au match et encouragent les joueurs. Le SC Corinthinans arrache le match nul contre son rival Palmeiras et conquiert son cinquième titre de champion du Brésil. Ce match fût riche en émotion et on leva le poing en l'air en hommage à Sócratès.

Comment j'ai découvert l'histoire de Sócrates ?

Le 1er février 2024, je suis allée voir une pièce de théâtre proposée par la section football de mon lycée que j'ai trouvé absolument géniale ! Cette pièce s'appelait Sócrates, c'est une pièce écrite par Frédéric Sonntag. On peut y voir deux comédiens dont l'un est Sócrates réfléchissant à sa vie, une nuit sur un terrain de foot déserté. J'ai trouvé cette pièce intéressante, je suis sûre qu'elle plaît autant aux personnes qui détestent le foot qu'à celles qui l'adorent. Le lendemain j'ai tout de suite cherché à savoir quelles parties de l'histoire étaient vraies et j'ai trouvé une vidéo que vous devriez vraiment regarder :

En réalité tout est vrai ! La conclusion de cette pièce est à entendre et pour moi c'est une belle fin pour cette pièce. Le petit plus c'est que cette pièce propose une vision du football qui est vraiment différente et fait réfléchir, selon moi, une très belle vision du football. En tous cas cette pièce reste en mémoire !

Pour conclure, une phrase d'une des idoles de Sócrates à garder dans un coin de sa tête :

"Le peu de morale que je sais, je l'ai appris sur les terrains de football et les scènes de théâtre qui resteront mes vraies universités." - du philosophe Albert Camus